- On la croise vite l'obscénité dans une exposition du Dernier Cri quant on pêche le vote, sur l'extrémité de la berge à Marseille. En 2015 le Front National soigne sa droite dans les Bouches-du-Rhône et dénonce les images blasphématoires du peintre américain Stu Mead. Une bonne occasion de relancer le débat de "l'art dégénéré" si cher au prophète du siècle passé. L'engrenage judiciaire enclenche la roue... les poulies tendent la corde et le marteau tombe en acquittant Le Dernier Cri. Il faut alors payer les frais de défense en épongeant la sueur froide. Mais l'asticot crucifié à l'hameçon gigote encore et on rejette la plainte dans le tourbillon de la justice. Le Front National a changé de nom mais reste tout aussi populaire en Provence. Cette fois ci c'est au tribunal correctionnel de tenir l'épuisette. Pakito Bolino du Dernier Cri risque gros pour avoir osé exposer les dessins d'un artiste mondialement réputé; mais surtout de ne pas avoir été condamné comme le pêcheur l'espérait. On n'abandonne pas la rive bredouille tant que nage la proie dans l'eau cristalline. Je ne pense pas que les réactionnaires obtiennent le trophée prétendu, mais je sais aussi que la grandeur et l'amour de l'art et sa liberté chérie ne sont parfois qu'un fin vernis utilisé pour faciliter le rayonnement d'un pays où l'extrême droite jouit sans pudeur d'une popularité acquise.
- Pakito Bolino, editor de "Le Dernier Cri" está perseguido, por segunda vez, por exponer dibujos de Stu Mead que la extrema derecha marsellesa considera obscenos. En 2015 el Frente Nacional pretendía gobernar en la región. Defender la cristiandad genera votos en tiempo de yihad. Le Dernier Cri se libró de cualquier condena pero los ofendidos relanzan la denuncia, esta vez delante del tribunal correccional. El abogado de Pakito recopila cartas de apoyo para defender la libertad de expresión de un colectivo artístico ejemplar por su activismo gráfico. Desde fuera nos inquieta la perspectiva sin punto de fuga cuando la censura cambia la composición del cuadro. Como escribe el pintor Luis Mayo en su carta de apoyo:
"Como Goya con Sus Desastres de la Guerra, Le Dernier Cri no
hace apología de la violencia: expresa nuestros temores y fantasmas
en temas de candente actualidad. Como dijo el pintor Francis Bacon
cuando le acusaron de ser violento: la vida es violenta, mi pintura
representa, refleja y recrea la vida."
Personalmente, confío en la sensatez del tribunal, pero temo la intervención del diablo cobrando al "Último Grito" derechos de imagen. Pakito suele suplantar al personaje en el inconsciente devoto, sin pagar el precio de la blasfemia como dios manda.
- Here we go for a second round; the fight between art and censorship starts again. The ring is set up in Marseille where "Le Dernier Cri" exhibited
Stu Mead's paintings in 2015. The artist won the first round but a well trained far right party, very healthy in the region didn't throw in the towel yet. Like
Mike Diana, Stu Mead had to leave his homeland in search of a better appreciation of his drawings. France could have been a more receptive country where the rebellious literature of Marquis de Sade was artistically tolerated (after his stay in jail). Two hundred years after the philosopher's death, the wind still blows over Marseille and it comes from the far right.